L’HYPERPLASIE GINGIVALE INDUITE PAR L’AMLODIPINE : UN EFFET INDÉSIRABLE MÉCONNU DES PRESCRIPTEURS.
Réf. 002 M
Stéphanie LUKAT1, Selma CHERKAOUI2, Murielle PECAL DALLE1, Marc DANAN2, Marguerite-marie LANDRU2, Catherine DIVINE1
1 : Pharmacie, Albert Chenevier, Groupe Hospitalier Universitaire Henri Mondor, 40 rue du Mesly, 94010 Créteil
2 : Odontologie, Albert Chenevier, Groupe Hospitalier Universitaire Henri Mondor, 40 rue du Mesly, 94010 Créteil
2 : Odontologie, Albert Chenevier, Groupe Hospitalier Universitaire Henri Mondor, 40 rue du Mesly, 94010 Créteil
Résumé du poster
Introduction : L’hyperplasie gingivale (HG) induite par les médicaments est un effet indésirable (EI) observé par les dentistes. Les 3 médicaments les plus impliqués dans la survenue de cet effet sont : la phénytoïne, la ciclosporine et un antagoniste calcique, la nifédipine.
Matériels & méthode : Le cas présenté décrit une HG liée à la prise d’un autre antagoniste calcique, l’amlodipine, largement prescrit pour traiter certaines maladies cardiovasculaires.
Résultats & discussion : Un homme de 34 ans, adressé par son dentiste, vient consulter dans le service d’odontologie de l’hôpital Albert Chenevier. L’anamnèse révèle que le patient est non fumeur et traité par amlodipine pour une hypertension (dose journalière 10 mg). Il se plaint de gingivorragies provoquées et spontanées et d’une HG évoluant depuis 2 ans. Le début des troubles coïncide avec une augmentation de posologie de son traitement antihypertenseur (de 5 mg à 10 mg). Les examens clinique et radiologique montrent une HG médicamenteuse associée à une maladie parodontale. La prise en charge repose sur une thérapeutique étiologique qui est double dans ce cas. D’une part, l’HG médicamenteuse est traitée par l’arrêt de l’amlodipine, l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire et 2 séances de détartrage. D’autre part, la maladie parodontale est traitée par 3 séances de surfaçage sous antibiothérapie et la correction des facteurs aggravants (caries, couronnes débordantes). Après un courrier adressé au médecin traitant, l’amlodipine est remplacé par l’association aténolol 100 mg/hydrochlorothiazide 12.5 mg. Une régression de l’HG est constatée au bout de 4 à 6 semaines après l’arrêt du traitement.
Dans le RCP de l’amlodipine, la prévalence de l’HG est classée comme très rare (inférieure à 1 cas sur 10000). Cependant, en 1999, Jorgensen indique une prévalence de 3.3%. Au niveau mondial, de nombreux cas isolés sont rapportés (Meraw & Sheridan 1998 ; Breitung 2010 ; Sucu 2011 ; Aldemir 2012). La physiopathologie de cet EI n’est pas encore identifiée. Néanmoins, il semble que la survenue d’HG soit rapide (dans les 1 à 3 mois), dose dépendante, favorisée par la présence de certains facteurs (hygiène buccale insuffisante, facteurs d’irritations locales, maladie parodontale), réversible à l’arrêt du traitement (2 à 3 mois). En l’absence de prise en charge, l’HG entraine des infections, des abcès et peut également affecter la mastication, la parole et poser des problèmes esthétiques.
Conclusion : L’HG est donc un EI non négligeable qu’il est important de rechercher lors de toute initiation de traitement par amlodipine. Sur notre établissement, deux mesures sont proposées. Tout d’abord, une déclaration de pharmacovigilance sera faite de façon systématique devant toute HG induite par l’amlodipine. Une fiche d’information sera rédigée pour sensibiliser les prescripteurs à cet effet indésirable et à la nécessité d´une vérification de l´état buccal des patients hospitalisés et traités par amlodipine.
Mots clés : hyperplasie gingivale, amlodipine, effet indesirable
Matériels & méthode : Le cas présenté décrit une HG liée à la prise d’un autre antagoniste calcique, l’amlodipine, largement prescrit pour traiter certaines maladies cardiovasculaires.
Résultats & discussion : Un homme de 34 ans, adressé par son dentiste, vient consulter dans le service d’odontologie de l’hôpital Albert Chenevier. L’anamnèse révèle que le patient est non fumeur et traité par amlodipine pour une hypertension (dose journalière 10 mg). Il se plaint de gingivorragies provoquées et spontanées et d’une HG évoluant depuis 2 ans. Le début des troubles coïncide avec une augmentation de posologie de son traitement antihypertenseur (de 5 mg à 10 mg). Les examens clinique et radiologique montrent une HG médicamenteuse associée à une maladie parodontale. La prise en charge repose sur une thérapeutique étiologique qui est double dans ce cas. D’une part, l’HG médicamenteuse est traitée par l’arrêt de l’amlodipine, l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire et 2 séances de détartrage. D’autre part, la maladie parodontale est traitée par 3 séances de surfaçage sous antibiothérapie et la correction des facteurs aggravants (caries, couronnes débordantes). Après un courrier adressé au médecin traitant, l’amlodipine est remplacé par l’association aténolol 100 mg/hydrochlorothiazide 12.5 mg. Une régression de l’HG est constatée au bout de 4 à 6 semaines après l’arrêt du traitement.
Dans le RCP de l’amlodipine, la prévalence de l’HG est classée comme très rare (inférieure à 1 cas sur 10000). Cependant, en 1999, Jorgensen indique une prévalence de 3.3%. Au niveau mondial, de nombreux cas isolés sont rapportés (Meraw & Sheridan 1998 ; Breitung 2010 ; Sucu 2011 ; Aldemir 2012). La physiopathologie de cet EI n’est pas encore identifiée. Néanmoins, il semble que la survenue d’HG soit rapide (dans les 1 à 3 mois), dose dépendante, favorisée par la présence de certains facteurs (hygiène buccale insuffisante, facteurs d’irritations locales, maladie parodontale), réversible à l’arrêt du traitement (2 à 3 mois). En l’absence de prise en charge, l’HG entraine des infections, des abcès et peut également affecter la mastication, la parole et poser des problèmes esthétiques.
Conclusion : L’HG est donc un EI non négligeable qu’il est important de rechercher lors de toute initiation de traitement par amlodipine. Sur notre établissement, deux mesures sont proposées. Tout d’abord, une déclaration de pharmacovigilance sera faite de façon systématique devant toute HG induite par l’amlodipine. Une fiche d’information sera rédigée pour sensibiliser les prescripteurs à cet effet indésirable et à la nécessité d´une vérification de l´état buccal des patients hospitalisés et traités par amlodipine.
Mots clés : hyperplasie gingivale, amlodipine, effet indesirable