Session Posters 2014
Catégorie : Médicaments

CHLORURE DE POTASSIUM HYPERTONIQUE INJECTABLE : ÉVALUATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES DE PRESCRIPTION

Réf. 006 M
Claire PELOSO1, Soumaya IKHEFOULMA2, Robert RATINEY1
1 : Pharmacie, René Muret - APHP, Avenue du docteur Schaeffner, 93270 Sevran
2 : Médecine gériatrique, René Muret - APHP, Avenue du docteur Schaeffner, 93270 Sevran
Résumé du poster
Introduction : Le chlorure de potassium hypertonique injectable (KCl IV) peut être à l’origine d’effets indésirables graves et les différentes étapes de son utilisation (prescription, stockage, préparation, administration) doivent être sécurisées pour minimiser le risque d’erreurs. Au sein de notre établissement à dominante gériatrique, des prescriptions ponctuelles de solutions concentrées de KCl IV par pousse-seringue électrique (PSE) ont alerté l’équipe pharmaceutique, en l’absence de service de réanimation ou de soins intensifs. Une évaluation des pratiques professionnelles a été menée sur les modalités de prescription du KCl IV.

Matériels & méthode : Un premier audit rétrospectif de toutes les prescriptions de KCl IV est réalisé de novembre 2012 à octobre 2013, les prescriptions étant informatisées et analysées pour 100% des lits de l’établissement (logiciels Actipidos® et Phedra®). Les non-conformités par rapport aux recommandations (Chlorure de potassium injectable – Recommandations de bon usage chez l’adulte, COMEDIMS APHP 2013) pour la prescription du KCl IV sont relevées et analysées. Une revue de morbi-mortalité (RMM) est organisée avec présentation d’un cas clinique et des résultats de l’audit (novembre 2013). Après une nouvelle diffusion des recommandations, un deuxième audit, prospectif, est réalisé de janvier 2014 à août 2014.

Résultats & discussion : 1er audit (rétrospectif, durée : 1 an) : les prescriptions de KCl IV sont identifiées chez 380 patients, avec 8% de non-conformités : dilution insuffisante de la perfusion (22 prescriptions), administration à la seringue électrique ou dans un volume inférieur à 50ml (7), pas de solvant prescrit (3). Aucun évènement indésirable n’a été déclaré pendant la période.
2ème audit (prospectif, durée : 8 mois, après la RMM et la sensibilisation aux recommandations) : 202 patients sont traités par KCl IV, avec 5% de non-conformités : dilution insuffisante de la perfusion (8 prescriptions), administration à la seringue électrique (2), pas de solvant prescrit (1). Des interventions pharmaceutiques ont permis de modifier rapidement 75% des perfusions insuffisamment diluées. Les prescriptions non conformes sont associées à des hypokaliémies sévères prises en charge en l’absence de médecin senior (gardes) pour les PSE et à des situations de restriction des apports hydriques, courantes chez le sujet âgé, pour les perfusions trop concentrées en KCl IV.

Conclusion : L’analyse des non-conformités et la sensibilisation aux recommandations a incité les différents acteurs (médecins, pharmaciens, infirmiers) à accroître leur vigilance sur l’utilisation du KCl IV. Afin de pérenniser cette démarche et de limiter le nombre de non-conformités, de nouvelles actions sont entreprises. Les informations sur l’utilisation et les risques liés au KCl IV sont intégrées dans le livret de bon usage du médicament distribué aux nouveaux prescripteurs. Une réflexion sur la pertinence d’un protocole de prise en charge des hypokaliémies adapté à la population gériatrique sera menée par un groupe de travail ad hoc. Un nouvel audit des prescriptions évaluera l’impact de ces actions.

Mots clés : chlorure de potassium hypertonique injectable, évaluation des pratiques professionnelles, prescription