Session Posters 2014
Catégorie : Médicaments

EVALUATION DU BESOIN DE FORMATION DES INFIRMIERS D’UN CHU SUR LES ANTITHROMBOTIQUES: ÉTUDE PILOTE

Réf. 010 M
Charlotte CHAUVIN1, Isabelle JOLIVET2, Annick ANKRI3, Patrick TILLEUL2
1 : PUI, HU-Pitié-Salpêtrière-CFX, 47 Bd de l’Hôpital , 75651 Paris cedex 13
2 : PUI, G.H. Pitié-Salpêtrière , 47 Bd de l’Hôpital , 75651 Paris cedex 13
3 : UF d’Hémostase, G.H. Pitié-Salpêtrière , 47 Bd de l’Hôpital , 75651 Paris cedex 13
Résumé du poster
Introduction : Devant la multiplication récente des schémas thérapeutiques anticoagulants (AC) et antiagrégants plaquettaires (AAP) et la complexification des protocoles de surveillance biologique, le comité local du médicament a estimé nécessaire d’engager des actions institutionnelles de formation pour améliorer les pratiques infirmières en termes d’application des recommandations de bon usage (administration, surveillance, prélèvements pour tests biologiques d’hémostase et relais d’information auprès des malades). Le but de cette étude était d’en évaluer le besoin et sensibiliser à l’iatrogénie de ces classes.

Matériels & méthode : Un questionnaire de 17 thèmes et 65 questions portant sur les antithrombotiques, leurs mécanismes d’action, suivi biologique et conditions de manipulation ainsi que sur les facteurs de risque (FdR) hémorragique et thrombotique, a été distribué de juin à août 2014 en cardiologie médicale (CM) et en chirurgie cardiaque (CC) par un externe en pharmacie qui a analysé les réponses.

Résultats & discussion : 49 infirmiers (IDE) ont répondu: 40 en CM (40% de l’effectif total soit 101) et 9 en CC (13% de l’effectif total soit 72).
Si l’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) du service est bien identifiée comme telle à 100%, ce n’est pas le cas d’autres médicaments même anciens.
La surveillance des HNF par anti-Xa/héparinémie n’est citée que par 22/49 (45%) et TCA par 31/49 (63%) des sondés mais 7/49 (14%) assimilent la Calciparine® à une HBPM.
Seuls 6/49 IDE (12%) évoquent la numération plaquettaire pour les HNF (peu prescrites en CM).
100% des sondés savent que l’INR sert à suivre les AVK mais 22/49 (45%) oublient que le Sintrom® en est un. L’Efient® n’est identifié comme AAP que par 34/49 (69%) et 5/49 (10 %) pensent que l’aspirine à faible dose est un AC.
AAP et anticoagulants directs oraux (ADO) sont souvent confondus.
Concernant les ADO, si le plus récent, Eliquis®, est connu de 34/49 (69%) des participants, 30/49 (61%) oublient que les schémas thérapeutiques de cette classe doivent être adaptés à l’indication et la physiologie, 13/49 (27 %), en ignorent le risque hémorragique et la majorité, les conditions de manipulation et d’administration (Exemples: maintien de Pradaxa® dans son blister, interdiction de broyage, respect des intervalles entre 2 prises, prise de Xarelto® forts dosages au milieu des repas etc.).
Enfin, le rôle de l’insuffisance rénale comme FdR hémorragique est oublié par 35/49 (70%) des sondés.


Conclusion : Cette étude, qu’il est prévu d’étendre au groupe hospitalier, confirme la nécessité d’une formation institutionnelle, même dans les services forts prescripteurs.
Le programme ne devra se limiter à l’innovation thérapeutique. Il faudra insister sur les AAP, corriger des notions erronées sur les ADO probablement issues d’un discours banalisant de la visite médicale et faire une mise au point sur les FdR d’hémorragie et de thrombose, le tout afin d’améliorer la conduite du traitement et la qualité de l’information donnée au patient.


Mots clés : Antithrombotiques, Infirmier, Formation, Information