EVOLUTION DE LA SENSIBILITÉ D’ESCHERICHIA COLI (E. COLI) AUX ANTIBIOTIQUES DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ GÉRIATRIQUE
Réf. 019 M
Oral
Aurelien CHEYROUX1, Mounir RHALIMI1
1 : Pharmacie, Centre hospitalier Bertinot Juel, 34 Bis Rue Pierre Budin
, 60240 Chaumont-en-Vexin
Résumé du poster
Introduction : Depuis quelques années, la consommation d’antibiotiques a sensiblement diminué en France (-12% entre 2000 et 2012). En effet, avec l’émergence de nouvelles résistances bactériennes, fruit d’un mésusage des antibiotiques, les pratiques thérapeutiques en matière d’anti-infectieux ont subi un grand bouleversement. Nombre de recommandations et de consensus ont fleuri durant cette décennie. Notre étude porte sur l’évolution du profil de résistance aux antibiotiques d’E. coli sur 2 périodes de 2 ans (2001-2002 versus 2011-2013) dans une population gériatrique lorsque ce germe est identifié pour une infection urinaire (IU).
Matériels & méthode : Les antibiogrammes de l’ensemble de notre structure de 120 lits (86 en soins de longue durée, 20 en médecine et 14 en soins de suite et réadaptation) ont été analysés pour les années 2011 et 2013. Une enquête épidémiologique locale de 2001-2002 assure un élément de comparaison.
Résultats & discussion : Nous dénombrons 176 IU en 2011-2013 (E. coli dans 63% des germes identifiés) contre 53 en 2001-2002 (E. coli dans 65% des germes identifiés). 40% des E. coli identifiés présentent une pénicillinase de bas niveau, 38% un phénotype sauvage, 8% une pénicillinase de haut niveau, 7% une bêta-lactamase à spectre étendu, 4% un phénotype tri ou une oxacillinase probable et 4% une pénicillinase avec une céphalosporinase. Le phénotype varie également en fonction du type de prélèvement : les formes sur matériel (sonde) sont les plus résistantes puisque seulement 10% ont un phénotype sauvage (contre 40% pour le lavage vésical et 43% pour le recueil urinaire).
L’analyse de l’évolution de la sensibilité aux antibiotiques sur 10 ans nous permet de constituer 3 groupes :
- résistance en croissance : bêta-lactamines (24,1% pour l’amoxicilline/acide clavulanique, + 10,5% en 10 ans ; 7,9% pour le cefotaxime, +7,9%) et fluoroquinolones (24,1% pour la norfloxacine, + 15,6% ; 53,6% pour la ciprofloxacine, +45,1% ; 5,9% pour l’ofloxacine, non testé en 2001-2002)
- résistance stable : aminosides (7,6% pour la gentamicine, -0,9%) et sulfamides (23,5% pour le cotrimoxazole, -1,4%)
- résistance diminuée : furanes (2,5% pour la nitrofurantoïne, -7,7%)
La mise en place d’un QCM antibiotique dans le logiciel de prescription (11/2012) a permis d’assurer une exhaustivité de traçabilité des infections et explique la différence constatée du nombre d’IU entre les deux périodes.
La tendance d’évolution de la résistance aux antibiotiques est vraisemblablement le fruit d´une sur-utilisation empirique des bêta-lactamines et des fluoroquinolones combinée à un manque de réévaluation à 48/72h.
Bien que cette variation soit alarmante, E. coli reste néanmoins sensible à 100% à plusieurs molécules : tygécycline, imipenem, ertapenem, amikacine, colistine, chloramphénicol, rifampicine et fosfomycine.
Conclusion : La sensibilité des germes aux antibiotiques évolue dans le temps. Les antibiotiques qui ont été écartés des livrets thérapeutiques et des recommandations pendant un temps retrouvent peu à peu une activité sur les germes et seront sûrement les antibiotiques de demain.
Mots clés : Infection urinaire, Gériatrie, Antibiotique, Escherichia coli , Résistance
Matériels & méthode : Les antibiogrammes de l’ensemble de notre structure de 120 lits (86 en soins de longue durée, 20 en médecine et 14 en soins de suite et réadaptation) ont été analysés pour les années 2011 et 2013. Une enquête épidémiologique locale de 2001-2002 assure un élément de comparaison.
Résultats & discussion : Nous dénombrons 176 IU en 2011-2013 (E. coli dans 63% des germes identifiés) contre 53 en 2001-2002 (E. coli dans 65% des germes identifiés). 40% des E. coli identifiés présentent une pénicillinase de bas niveau, 38% un phénotype sauvage, 8% une pénicillinase de haut niveau, 7% une bêta-lactamase à spectre étendu, 4% un phénotype tri ou une oxacillinase probable et 4% une pénicillinase avec une céphalosporinase. Le phénotype varie également en fonction du type de prélèvement : les formes sur matériel (sonde) sont les plus résistantes puisque seulement 10% ont un phénotype sauvage (contre 40% pour le lavage vésical et 43% pour le recueil urinaire).
L’analyse de l’évolution de la sensibilité aux antibiotiques sur 10 ans nous permet de constituer 3 groupes :
- résistance en croissance : bêta-lactamines (24,1% pour l’amoxicilline/acide clavulanique, + 10,5% en 10 ans ; 7,9% pour le cefotaxime, +7,9%) et fluoroquinolones (24,1% pour la norfloxacine, + 15,6% ; 53,6% pour la ciprofloxacine, +45,1% ; 5,9% pour l’ofloxacine, non testé en 2001-2002)
- résistance stable : aminosides (7,6% pour la gentamicine, -0,9%) et sulfamides (23,5% pour le cotrimoxazole, -1,4%)
- résistance diminuée : furanes (2,5% pour la nitrofurantoïne, -7,7%)
La mise en place d’un QCM antibiotique dans le logiciel de prescription (11/2012) a permis d’assurer une exhaustivité de traçabilité des infections et explique la différence constatée du nombre d’IU entre les deux périodes.
La tendance d’évolution de la résistance aux antibiotiques est vraisemblablement le fruit d´une sur-utilisation empirique des bêta-lactamines et des fluoroquinolones combinée à un manque de réévaluation à 48/72h.
Bien que cette variation soit alarmante, E. coli reste néanmoins sensible à 100% à plusieurs molécules : tygécycline, imipenem, ertapenem, amikacine, colistine, chloramphénicol, rifampicine et fosfomycine.
Conclusion : La sensibilité des germes aux antibiotiques évolue dans le temps. Les antibiotiques qui ont été écartés des livrets thérapeutiques et des recommandations pendant un temps retrouvent peu à peu une activité sur les germes et seront sûrement les antibiotiques de demain.
Mots clés : Infection urinaire, Gériatrie, Antibiotique, Escherichia coli , Résistance