Session Posters 2015
Catégorie : Médicaments

EVALUATION DE L’UTILISATION DU DEXDOR® (DEXMEDETOMIDINE) EN REANIMATION AU CHU DE NANTES

Réf. 016 M
Oral
Anne-sophie NAVARRO1, Karim LAKHAL2, Sylvie JACCARD1, Isabelle ROUILLER-FURIC1, Bertrand ROZEC3, Jean-claude MAUPETIT1
1 : Pharmacie, CHU Nantes, 1 Place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes
2 : Réanimation chirurgicale polyvalente, CHU Nantes, 1 place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes
3 : Anesthésie, CHU Nantes, 1 Place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes
Résumé du poster
Introduction : La dexmédetomidine est un agoniste sélectif des récepteurs α2 utilisé en réanimation pour une sédation légère à modérée du patient (score 0 à -3 sur l’échelle de Richmond ou RASS). Plusieurs études ont montré sa tolérance et son efficacité par rapport aux sédatifs de référence (propofol, midazolam) par diminution de la durée de ventilation mécanique, du délai d’extubation et des effets indésirables neurocognitifs. L’objectif de ce travail a été d’évaluer les pratiques de prescription et la tolérance du DEXDOR®.

Matériels & méthode : Une étude rétrospective des prescriptions de DEXDOR® en 2014 a été réalisée pour les services de réanimation chirurgicale polyvalente et thoracique. Les données recueillies ont été : âge, sexe, poids, motif d’hospitalisation, présence d’une atteinte cérébrale ou administration de catécholamines, posologie, mode de ventilation, score IGS II (Indice de Gravité Simplifié) et type de sédation mise en place avant, pendant et après l’initiation du DEXDOR®. Il a été défini comme sédation profonde le midazolam > 2,5 mg/h, sufentanil > 5 µg/h, thiopenthal et/ou propofol > 75 mg/h et sédation intermédiaire les sédatifs sus-cités à faible posologie, neuroleptiques, autres benzodiazépines et/ou α2-bloquants. Pour évaluer la tolérance, ont été relevés les épisodes de bradycardie (fréquence cardiaque < 50 battements par min) et d’hypotension (pression artérielle moyenne < 65 mmHg et/ou augmentation de la dose de noradrénaline). Nous avons noté si les patients ont été extubés dans les 24h précédant ou suivant l’arrêt de la sédation, et la persistance d’une sédation dans les 24h suivantes.

Résultats & discussion : 39 patients ont reçu du DEXDOR®, dont 77% d’hommes, d’âge moyen 54 ans et de poids moyen 77 kg. Les motifs d’hospitalisation étaient : suites d’une chirurgie cardiovasculaire (26 patients), d’une greffe bipulmonaire (5) ou autres motifs (8). Le score IGS II moyen était de 40 avec 13% de cérébrolésés et 69% sous catécholamines. Tous étaient sous ventilation mécanique par sonde orotrachéale sauf 6 par canule de trachéotomie (exclus du pourcentage de patients extubés). La posologie moyenne était de 0,6 µg/kg/h, la durée moyenne de 4j et l’administration conjointe à d’autres sédatifs pour 69%. Le motif d’induction était pour 64% la sédation intermédiaire en vue d’un sevrage de sédation profonde (non précisé pour 6 patients). L’objectif de sédation a été prescrit dans 25% des cas. La sédation a été maintenue pour 33% et 61% ont été extubés. 31% ont présenté un épisode d’hypotension et 8% une bradycardie. Les effets indésirables ont entraîné l’arrêt du DEXDOR® dans 2 cas.

Conclusion : Cette étude montre que le DEXDOR® est utilisé aux posologies de l’AMM comme relai à une sédation profonde en vue d’extubation du patient sous ventilation mécanique. Une action d’amélioration identifiée est la prescription de l’objectif de sédation et l’identification des patients éligibles au DEXDOR® dans un contexte de maîtrise des dépenses.

Mots clés : DEXDOR, dexmédetomidine, réanimation, sédation