Session Posters 2016
Catégorie : Médicaments

ANALYSE DE RISQUE : FOCUS SUR LA PRESCRIPTION DES HÉPARINES

Réf. 006 M
Claire DAVOINE1, Elise MOUTEL1, Fréderique PLASSART1, Sandrine VOISIN2, Sophie FEDY2, Florence LEMANN2, Malika ABDERRAHMANE3, Jean-luc PONS1
1 : Pharmacie, Victor Dupouy, 69 rue du Lieutenant Colonel Prudhon, 95100 Argenteuil
2 : Qualité-Gestion des risques, Victor Dupouy, 69 rue du Lieutenant Colonel Prudhon, 95100 Argenteuil
3 : Médecine polyvalente, Victor Dupouy, 69 rue du Lieutenant Colonel Prudhon, 95100 Argenteuil
Résumé du poster
Introduction : Les anticoagulants représentent une classe médicamenteuse particulièrement à risques. L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) les a d’ailleurs définis dans « les évènements ne devant jamais arriver », ou never events. Dans notre hôpital, 21 évènements indésirables concernant les héparines ont été recensés au cours des 3 dernières années. La moitié concernait des erreurs de prescription, étape que nous avons ciblée pour réaliser une analyse de risques de type AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité). Notre objectif est de lister et d’analyser les défaillances du circuit de prescription des héparines, de cibler les étapes les plus risquées afin de trouver des actions d’amélioration.

Matériels & méthode : Un groupe de travail a été constitué d´un médecin, de pharmaciens, et de membres de l’équipe de gestion des risques (ingénieur qualité et coordonnateur de la gestion des risques). Dix réunions ont été organisées, permettant la mise en évidence des modes de défaillance (MD) du circuit de prescription des héparines. Afin de coter au cours d’un brainstorming la gravité, la fréquence et la détectabilité de ces modes de défaillance, une échelle de hiérarchisation des risques a été établie. L’indice de criticité (IC) a été calculé en multipliant ces 3 facteurs. Une matrice de niveaux de risques a été mise en place afin de repérer les MD les plus à risques. Pour ceux-ci, des mesures correctives ont été recherchées, et une nouvelle cotation des MD, après mise en place de ces mesures, a été réalisée. Une échelle de niveaux d’efforts nous a servi pour coter l’effort nécessaire à l’installation de ces mesures.

Résultats & discussion : Vingt-cinq MD ont été identifiés, répartis en 3 processus : l’évaluation initiale et le bilan pré-thérapeutique, la prescription et la validation de celle-ci. La prescription représentait le processus avec le plus de MD (15). La répartition des IC s’est étalée de 4 à 64. Les MD les plus à risques sont l’absence de lecture critique par l’infirmière (IC=64), la validation pharmaceutique non réalisée (IC=60), l’erreur liée à une absence de validation par le sénior (IC=48), et la mauvaise évaluation de la fonction rénale (IC=48). Pour ces modes de défaillance, nous avons cherché des actions correctives : mise en place de la validation contrôlée, atelier pédagogique pour les infirmières et formation des internes. Après application de ces mesures, les IC résiduels ont été estimés respectivement à 48, 36, 32 et 36.

Conclusion : La prescription est une étape propre aux médecins qu’il est difficile d’harmoniser. La multiplication des supports de prescription et les risques liés à l’informatisation sont des contraintes qu’il faut prendre en compte. Cependant, les leviers de contrôle de cette prescription se sont révélés défaillants : le pharmacien et l’infirmière doivent être davantage sensibilisés et impliqués dans la prescription des héparines. La présence pharmaceutique dans l’unité de soins lors de la prescription pourrait permettre de sécuriser davantage cette étape.

Mots clés : prescription, héparine, analyse de risque