Session Posters 2016
Catégorie : Médicaments

CIDOFOVIR ET PAPILLOMATOSES OROPHARYNGÉES : QUELLES PRATIQUES DANS NOTRE ÉTABLISSEMENT ?

Réf. 016 M
Oral
Julien AGAR1, Sandra MAZZACURATI1, Hervé TROUT1, Hélène BARRETEAU1, Diana LE GUINER1
1 : PUI, Hôpital Lariboisière, 2 Rue Ambroise Paré, 75010 Paris
Résumé du poster
Introduction : En Septembre 2014, l’ANSM a informé les praticiens hospitaliers du retrait d’AMM de la spécialité VISTIDE® (Cidofovir), suite à la diminution de l’incidence des rétinites à CMV chez les patients VIH au stade SIDA, à l’existence d’alternatives thérapeutiques dans cette indication, ainsi qu’à des difficultés de fabrication. Depuis, le Cidofovir fait l’objet d’une demande d’Autorisation Temporaire d’Utilisation nominative (ATUn). Au sein de notre établissement, cette ATUn est essentiellement utilisée dans le cadre des papillomatoses oropharyngées récidivantes, dues au Virus du Papillome Humain (ou HPV), avec réalisation d’injections en intra-lésionnel. Les papillomatoses sont des affections rares, et une des conditions d’accès au traitement par le Cidofovir est l’échec de thérapeutiques antérieures.

L’objectif de cette analyse est de comparer les données de la littérature aux pratiques usuelles du service d’ORL.

Matériels & méthode : 1. Analyse des données de la littérature depuis la base de données PubMed.

2. Recueil de données (âge, sexe, type HPV, nombre d’injections et concentrations, antécédents médicaux et chirurgicaux) réalisé par l’interne en pharmacie avec la participation des médecins du service d’ORL. Analyse rétrospective des demandes d’ATUn réalisées entre Septembre 2014 et Septembre 2016.

3. Entretiens avec les 2 praticiens réalisant les prescriptions de Cidofovir.

Résultats & discussion : 1. 6 articles ont été retenus, mentionnant des concentrations variant de 2,5 à 75mg/mL dont les plus utilisées sont : 5 et 7,5mg/mL. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont une toxicité rénale et/ou hématologique.

2. 5 patients âgés de 19 à 70 ans (2 hommes, 3 femmes, âge moyen 49 ans). Pour 3/5 de ces patients les papillomes étaient laryngés, 1/5 avec une localisation nasale et 1/5 chez qui les papillomes ont été retrouvés dans le nez et le pharynx.
Le typage HPV a été effectué pour 3/5 patients, il a été retrouvé 2 HPV6 et 1 HPV11. Pour un patient le typage a été demandé mais les résultats n’ont pas encore été communiqués, et aucun typage n’a été demandé pour le dernier patient.
Concernant les antécédents, des exérèses sans injection des papillomes ont été faites (avec ou sans laser) pour 4/5 patients, et 1/5 a reçu un traitement par interféron α-2a.
Le protocole utilisé consiste en 2 injections espacées de 3 semaines, avec de possibles injections ultérieures en cas de récidives. Seulement 1 patient a nécessité une 3ème injection, plus d’un an après les premières.

3. Aucun effet indésirable n’a été rapporté.

Conclusion : Les données émanant de divers articles mettent en évidence la difficulté de proposer un schéma thérapeutique standardisé. Néanmoins, les concentrations utilisées par les praticiens sont celles les plus fréquemment retrouvées dans la littérature.

Un suivi au long cours de ces patients permettrait de s’assurer de l’absence d’effets indésirables et/ou de récidives des papillomatomes.

Mots clés : Cidofovir, ATU, Papillomatose, ORL