Session Posters 2018
Catégorie : Médicaments

PLACE DE LA DEXMÉDÉTOMIDINE DANS LA PRISE EN CHARGE PÉDIATRIQUE EN RÉANIMATION CHIRURGICALE CARDIAQUE.

Réf. 020 M
Emmanuelle JACQUES-GUSTAVE1, Gaetane CROUX1, Martine POSTAIRE1, Andrea DOLCINO2, Aurélie  GUERIN1
1 : Pharmacie, Necker Enfants Malades, 149 Rue de Sèvres, 75015 Paris
2 : Réanimation chirurgicale cardiaque pédiatrique, Necker Enfants Malades, 149 Rue de Sèvres, 75015 Paris
Résumé du poster
Introduction : La chirurgie cardiologique rend difficile la gestion des instabilités hémodynamiques liées aux effets indésirables des sédatifs et analgésiques usuels (i.e. opiacées, benzodiazépines). La dexmédétomidine (DXD, Dexdor®) est associée à un plus faible risque de dépression respiratoire et constitue une alternative intéressante. Elle permettrait une extubation plus rapide et facile ainsi qu’une meilleure évolution post opératoire par son effet anti-arythmique. La DXD ne possède cependant pas d’AMM en pédiatrie et la littérature disponible est faible.
L’objectif principal était d’évaluer le rationnel de l’utilisation de la DXD afin d’optimiser et d’encadrer son utilisation.


Matériels & méthode : Etude prospective de 70 jours réalisée du 03/07/2018 au 10/09/2018 au sein du service de réanimation chirurgicale cardiaque pédiatrique de 16 lits. La collecte de données a été réalisée à partir des ordonnances des patients et du dossier patient informatisé. Tous les patients hospitalisés en réanimation chirurgicale cardiaque pédiatrique pour lesquels l’administration de DXD a été débutée durant la période visée ont été inclus. Les données ont été collectées sur un tableau Excel® et analysées.

Résultats & discussion : 27% (29/109) des patients hospitalisés sur la période analysée ont reçu de la DXD. 29 patients (62% garçons) respectivement d’âge et de poids moyen 11 (±23 mois) et 6(±5Kg) ont été inclus. La durée médiane de séjour dans le service avant l’instauration de la DXD était de 2 [0-7] jours, compte tenu de sa place dans l’arsenal thérapeutique en 3ème intention chez les patients réfractaires aux opiacées et benzodiazépines. 100% des patients étaient intubés. La principale indication de la DXD était la sédation/analgésique en post-opératoire chez des patients souffrant de cardiopathie congénitale, indication décrite dans la littérature. La durée médiane d’utilisation de la DXD était de 5 jours [1-22]. Malgré des durées de traitement recommandées n’excédant pas 24h dans le Pediatric Handbook, des études rapportent des durées de traitement similaires. La dose moyenne utilisée à l’instauration était de 0,96 mcg/kg/h (±0,33), et de 1,1 mcg/kg/h (±0,35) 24heures après le début de la perfusion, doses conformes aux données retrouvées dans la littérature. Des doses allant jusqu’à 1,9 mcg/kg/h ont été observées. 7 patients ont reçu de la kétamine, faible prévalence justifiée par son recul dans la stratégie thérapeutique. L’efficacité de la DXD a été déterminée par l’échelle Comfort Behavior, et tous des patients avaient une sédation suffisante. Des hypotensions (n=4 patients) et la bradycardie (n=3), effets indésirables connus ont été constatés dans les 4 heures qui ont suivis l’introduction de la Dxd.

Conclusion : Le rationnel de l’utilisation de la DXD en post opératoire au sein du service de réanimation chirurgicale cardiaque pédiatrique est conforme aux données retrouvées dans la littérature. La méthodologie de notre étude ne permet pas de statuer sur l’utilisation de la DXD en pédiatrie mais permet d’optimiser et encadrer les pratiques.

Mots clés : Dexmédétomidine, Encadrement des pratiques, Chirurgie cardiaque pédiatrique, Sédation, Analgésie