INTERACTIONS ENTRE LES AOD ET LES ANTICANCÉREUX : ON FAIT LE POINT !
Réf. 014 PK
Oral
Mathilde BONNET1, Emmanuelle DE RAUCOURT2, Nathalie PONS-KERJEAN1, Marie-pauline GAGAILLE1, Vincent LECLERC1, Vincent LECLERC1
1 : Pharmacie à Usage Intérieur, Beaujon, AP-HP, 100 boulevard de général Leclerc, 92110 Clichy
2 : Service d’Hématologie Biologique, Beaujon, AP-HP, 100 boulevard du général Leclerc, 92110 Clichy
2 : Service d’Hématologie Biologique, Beaujon, AP-HP, 100 boulevard du général Leclerc, 92110 Clichy
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Résumé du poster
Introduction : Depuis juin 2022, la Haute Autorité de Santé recommande l’utilisation de l’apixaban en première intention dans le traitement et la prévention de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) chez les patients atteints de cancer. En effet, le risque thrombotique est important notamment dans le cancer du poumon et du pancréas. Les anticoagulants oraux directs (AOD) sont sujets à de nombreuses interactions médicamenteuses (IAM) d’origine pharmacocinétique via le CYP450 et la P-gp mais également d’ordre pharmacodynamique. L’innovation en oncologie est très importante avec de nouveaux anticancéreux (AK) mis sur le marché régulièrement. L’objectif est de faire une revue de la littérature des IAM potentielles entre les AOD et les AK, et de classifier leur pertinence clinique.
Matériels & méthode : Deux pharmaciens ont indépendamment consulté et croisé les données sur les IAM entre les 3 AOD commercialisés en France (apixaban, rivaroxaban et dabigatran) et les AK via les résumés caractéristiques produits, le site Cancer Drug Interactions de l’Université de Liverpool, l’outil DDI Predictor, les recommandations European Heart Rhythm Association 2021 et la littérature. En cas de discordance, la décision était tranchée collectivement. Les IAM ont été classées en 4 catégories selon un code couleur : vert (pas d’interaction), jaune (interaction théorique), orange (interaction cliniquement significative très probable), rouge (interaction cliniquement importante attendue, potentielle contre-indication).
Résultats & discussion : Les IAM avec 96 AK (54 AK oraux, 42 AK injectables) ont été analysées. Parmi les 288 IAM potentielles, 144 sont vertes, 75 jaunes, 42 orange, 27 rouges. La totalité des IAM rouges implique un AK oral. La majorité des IAM concerne une augmentation du risque hémorragique (91%, 93%, 52% respectivement pour les interactions jaunes, orange, rouges). A l’inverse, une augmentation du risque thrombotique est retrouvée dans 8% des IAM jaunes, 7% des orange et 41% des rouges. Enfin, 3 IAM peuvent augmenter aussi bien le risque hémorragique que thrombotique.
Ces résultats sont un outil précieux pour les professionnels intervenant dans la prise en charge des patients sous AOD ayant un cancer traité par voie systémique. L’analyse pharmaceutique apparaît indispensable lors de l’association d’un AOD avec un AK, qui plus est par voie orale. L’innovation et le manque de recul avec certains AK sont parfois responsables d’un manque de données quant aux IAM. La variabilité inter-individuelle (notamment pharmacocinétique, pharmacogénomique) doit aussi être prise en compte. Il est possible de faire appel au suivi thérapeutique pharmacologique pour les AOD et certains AK afin de guider les interventions pharmaceutiques.
Conclusion : L’évolution des recommandations concernant les AOD dans la prise en charge de la MTEV chez les patients atteints de cancer doit s’accompagner d’une veille scientifique du pharmacien sur les IAM entre AK et AOD afin qu’il puisse intervenir à bon escient.
Mots clés : Pharmacie clinique, Anticancéreux, Anticoagulants oraux directs, Interactions médicamenteuses, Pharmacocinétique
Matériels & méthode : Deux pharmaciens ont indépendamment consulté et croisé les données sur les IAM entre les 3 AOD commercialisés en France (apixaban, rivaroxaban et dabigatran) et les AK via les résumés caractéristiques produits, le site Cancer Drug Interactions de l’Université de Liverpool, l’outil DDI Predictor, les recommandations European Heart Rhythm Association 2021 et la littérature. En cas de discordance, la décision était tranchée collectivement. Les IAM ont été classées en 4 catégories selon un code couleur : vert (pas d’interaction), jaune (interaction théorique), orange (interaction cliniquement significative très probable), rouge (interaction cliniquement importante attendue, potentielle contre-indication).
Résultats & discussion : Les IAM avec 96 AK (54 AK oraux, 42 AK injectables) ont été analysées. Parmi les 288 IAM potentielles, 144 sont vertes, 75 jaunes, 42 orange, 27 rouges. La totalité des IAM rouges implique un AK oral. La majorité des IAM concerne une augmentation du risque hémorragique (91%, 93%, 52% respectivement pour les interactions jaunes, orange, rouges). A l’inverse, une augmentation du risque thrombotique est retrouvée dans 8% des IAM jaunes, 7% des orange et 41% des rouges. Enfin, 3 IAM peuvent augmenter aussi bien le risque hémorragique que thrombotique.
Ces résultats sont un outil précieux pour les professionnels intervenant dans la prise en charge des patients sous AOD ayant un cancer traité par voie systémique. L’analyse pharmaceutique apparaît indispensable lors de l’association d’un AOD avec un AK, qui plus est par voie orale. L’innovation et le manque de recul avec certains AK sont parfois responsables d’un manque de données quant aux IAM. La variabilité inter-individuelle (notamment pharmacocinétique, pharmacogénomique) doit aussi être prise en compte. Il est possible de faire appel au suivi thérapeutique pharmacologique pour les AOD et certains AK afin de guider les interventions pharmaceutiques.
Conclusion : L’évolution des recommandations concernant les AOD dans la prise en charge de la MTEV chez les patients atteints de cancer doit s’accompagner d’une veille scientifique du pharmacien sur les IAM entre AK et AOD afin qu’il puisse intervenir à bon escient.
Mots clés : Pharmacie clinique, Anticancéreux, Anticoagulants oraux directs, Interactions médicamenteuses, Pharmacocinétique